« Les interventions que je rassemble ici, réparties sur plus de deux décennies, se fondent sur une conviction : certains, en République, doivent se situer à la frontière de deux mondes et nourrir le dialogue entre Marianne et Clio. La connivence de l'Histoire et de la politique est de salubrité civique. A l'opposé des thuriféraires du " tout beau tout neuf ", des apôtres de l'accélération de l'Histoire, des dénonciateurs de la conduite " les yeux dans le rétroviseur ", on doit rappeler que nul acteur ne peut jamais se couper d'un patrimoine de réflexes enracinés dans la longue durée. L'Histoire, bien entendu, ne saurait offrir quelque caution que ce soit à la prise de décision, mais elle fait don de quelque chose de plus précieux encore : sa capacité à définir le décor et les contraintes où s'inscrit la possibilité » des réformes, à discriminer l'accessoire et l'essentiel, à dessiner la ligne du durable, à distinguer, dans le corps social et les attitudes collectives, le solide et le friable. »
J.-N.J.