1er août 1914, la guerre fait irruption dans la vie de millions de Français. En quelques semaines, à Paris, dans les villes et les campagnes, tout a été bouleversé. Brutalement séparés, couples et familles ignorent tout de l'avenir qui les attend. Les hommes partent au front avec l'idée d'un conflit court et la certitude d'une guerre juste. Trois semaines plus tard, une défaite militaire aux frontières fera planer le spectre d'une déroute, tout juste évitée grâce à la victoire sur la Marne début septembre.
Pour saisir la fébrilité de ce premier mois de la Grande Guerre, Bruno Cabanes interroge les témoignages des contemporains, des Mémoires et des correspondances jusqu'ici inexplorés, les rapports des préfets ou les relations de police. Il restitue les émotions de l'entrée en guerre, les espoirs, les épreuves, les incertitudes et les rumeurs qui forment les différents paysages de la mobilisation.
Août 14 renouvelle l'interprétation du basculement dans la guerre totale. On situe souvent le premier tournant de 1914 à l'automne, quand la guerre de mouvement fit place à la guerre des tranchées. Or, les premières semaines ont été de loin les plus meurtrières : l'histoire de ce mois d'août est déjà une histoire de la mort de masse et des deuils familiaux. Il ne fallut que quelques jours, au plus quelques semaines, pour que la France entre déjà pleinement dans la guerre.