Le récit de l'horreur des camps ; de l'horreur successif d'Auschwitz, de Natzweiler-Struthof, de Dachau. Tadeusz Borowski l'aura vécu et y aura survécu seulement parce qu'à son arrivée à Dachau, vers la fin de la guerre, on ne gazait plus les Aryens... Ce livre qui regroupe ses deux recueils (L'Adieu à Maria et Le Monde de pierre) décrit la vie quotidienne des camps non pas en suivant le fil des jours, mais bien plutôt en en saisissant certaines scènes. Dénués d'espoir, les personnages, dont le narrateur - double de l'auteur -, subissent la loi implacable des "usines de la mort" nazies : la sélection de ceux qui iront à "la douche" et de ceux que l'on fera travailler une journée de plus ; les tortures psychologiques ; la privation de nourriture ; l'humiliation ; la peur, en permanence. Et puis la Libération tant attendue par les Américains, qui s'avérera prendre une toute autre forme que celle espérée : des tirs sans sommation, des inculpations sous de fallacieux prétextes. En vingt et une nouvelles, Tadeusz Borowski nous impose - entre routine dans l'horreur et dévastation de l'âme - une vision implacable de l'enfer des camps.