1898, au cœur des Laurentides. Après sept ans passés au couvent, Victoire tourne le dos à la vie de religieuse qui l'attendait et décide de rentrer à Duhamel pour retrouver son frère Josaphat, orphelin comme elle depuis le décès de leurs parents dans l'incendie de l'église du village.
Dans cette élégie romanesque composée par Victoire, Michel Tremblay donne à entendre l'un de ses plus beaux hymnes à la vie, encore une fois porté par une voix de femme aux accents opératiques. Car nous savons tous, maintenant que les secrets de famille ont été dévoilés bribes par bribes à travers La Diaspora des Desrosiers et les Chroniques du Plateau-Mont-Royal, que de ces deux orphelins incestueux vont naître Albertine puis Gabriel, le mari de la Grosse Femme et le père de Jean-Marc, alias Michel Tremblay. Mais cela n'a jamais été vraiment raconté, et cela devient un moment d'écriture de très haute intensité, transporté par la musique endiablée de l'interdit.