«Il était midi au c�ur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l'harmonica. Dick était debout au bord d'une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l'intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d'entre eux ne s'arrêtait pour les auto-stoppeurs... Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l'argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert.»
La véracité des meurtres dont il est ici question a probablement contribué au succès de ce roman, qui tient en outre à la diversité des talents de Truman Capote. Il signe ici un roman de moeurs, une étude psychologique et un récit policier tout à la fois. Observateur consciencieux et documenté, il amorce son texte par une desription minutieuse du paysage désolé qui servira de cadre à l'intrigue. L'atmosphère bien trop calme du début est un prodige de suspense, en dépit d'une écriture factuelle et desriptive. Une fois les coupables arrêtés, l'évolution du procès et des démêlés juridiques de l'affaire est retracée fidèlement. De sang-froid se transforme alors en réflexion sur les mentalités religieuses, la peine de mort et les causes de la marginalité.