La violence est un sujet à la mode. Pas un spécialiste, biochimiste, neurophysiologiste, comportementaliste, psychologue, psychiatre ou psychanalyste, mais aussi sociologue, économiste, légiste ou politique, qui ne l'ait étudiée. Toujours sous l'angle parcellaire de son savoir.
Le Professeur Henri Laborit, fort de trente ans de travail interdisciplinaire consacré à la biologie des comportements, rappelle une double évidence : la violence est, d'abord, une expression du fonctionnement du système nerveux, lequel n'est ompréhensible qu'en décortiquant ses niveaux d'organisation. Mais après avoir étudié la violence chez l'animal puis chez l'homme, il montre, encore, que celle-ci ne se limite pas aux relations interindividuelles. Elle régit, aussi, les comportements collectifs, dans le groupe, entre les groupes, entre les États.
En se fondant sur des données anatomiques, biologiques, physiologiques autant que culturelles, Henri Laborit étudie des concepts tels que liberté, égalité, propriété, besoin, travail, territoire, patrie, etc., et pose la question : dans l'ignorance de ce que nous sommes et avec un discours logique toujours prêt à fournir un alibi aux meurtres, aux guerres et aux génocides, quelque chose peut-il changer ?