Jenny Nordberg a enquêté sur une pratique culturelle ancestrale, datant d'avant les talibans, ignorée en Europe, qui est celle des « bacha posh ». Cette coutume est inconnue de la plupart des étrangers, même encore aujourd'hui, y compris chez les plus fins connaisseurs de ce pays. Travesties par leurs parents, des petites filles mènent une vie de garçon - et parfois de garçon et de fille en fonction des activités jusqu'à la puberté. Car l'absence de garçon dans une famille jette l'opprobre autant sur la mère que sur le père. Mieux vaut un fils de substitution que pas de fils du tout. D'où vient cette coutume ? Dans quel but a-t-elle été instaurée ? Qui la pratique ? Quelles en sont les conséquences ? Comment ces petites filles le vivent-elles ? Qu'advient-il de ces fillettes ensuite ? Pour réaliser cette enquête, qui est aussi une plongée inédite dans le quotidien des femmes afghanes de tous milieux, l'auteur a interviewé une trentaine de petites filles dont elle a recueilli librement le témoignage, en particulier celui d'Azita, une des rares femmes à avoir siégé au parlement de Kaboul.