Votre âge. Votre adresse. Le visage de votre amant. Jusqu'au nom de votre premier enfant. Que feriez-vous si tous ces souvenirs commençaient à s'effacer ? Voilà la question qu'on se pose en lisant ce roman inoubliable dont le sujet est justement « l'édifice immense du souvenir ». Notre mémoire représente en effet notre identité ; oublier revient donc à disparaître, mourir à soi-même et aux autres, les perdre lentement. C'est à cette lente déliquescence de toutes choses que Claire est confrontée. Lorsqu'elle entame son journal, elle sait déjà que ce carnet, empli des souvenirs qu'elle tente de sauver du naufrage, constituera bientôt tout ce qui restera d'elle pour ses filles et son mari. Car Claire souffre d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer et doit faire face à une crise familiale majeure au moment même où tout lui échappe. Comment trouver les mots pour sa fille, renouer avec cet étranger qu'est devenu son mari et faire la paix avec son passé avant que vienne l'oubli ?