Augustin Valbon est un écrivain raté. Il vit à Fort-de-France dans le quartier mal famé des Terres-Sainvilles. Autour de lui gravitent Lisette, danseuse vedette du « Tango-bar », le sorcier Grand Z'Ongles, le fier-à-bras Bec-en-or. Valbon fréquente aussi le quartier huppé de l'En-Ville où il côtoie une sorte de Bohème tropicale, poètes romantiques, symbolistes ou parnassiens qui cuvent leur rhum et leur ennui au premier étage de l'Hôtel « Impératrice »... La jarre que découvre Augustin Valbon a une longue histoire. Aux Antilles, au temps de l'esclavage, les riches planteurs Békés craignant des révoltes nègres enterraient leur fortune (argenterie, bijoux, louis d'or) dans des jarres dans un lieu tenu secret. L'esclave qui avait creusé le trou était aussitôt exécuté et enterré à côté du trésor dont il devenait le gardien. On retrouvait parfois ces jarres des décennies plus tard. Dans les années 1950-60, le bruit courut dans les veillées mortuaires du Nord de la Martinique qu'une de ces jarres contenait des livres, parmi lesquels un mystérieux Traité des quatre-vingt dix pouvoir des morts. Le posséder garantissait la vie éternelle. Le fameux livre se trouve-t-il dans la jarre déterrée par Augustin ? Cette découverte est-elle bien réelle : s'agit-il d'un miracle ou d'une diablerie ? Aventure initiatique où se mêlent les croyances multiples des Antillais et méditation sur la mort, La jarre d'or est aussi une réflexion sur le mystère de l'écriture et la condition de l'écrivain dans une culture dominée par l'oralité.