Ce livre, sans être une biographie croisée de type classique, raconte l'histoire très atypique de Jane Bowles (1917-1973), auteur de théâtre et de nouvelles à succès (amie de Carson McCullers, Truman Capote, Tennessee Williams...) et femme de Paul Bowles, compositeur et écrivain dandy. Après une vie de bohème à New York, dans les années 40, où le couple Bowles se lie à de nombreux artistes américains et européens (Orson Welles, Salvador Dali...), Jane et Paul s'installent définitivement à Tanger, dont ils deviennent les écrivains-cultes : William Burroughs, Alan Ginsberg et Jack Kerouac, mais aussi le peintre Francis Bacon ou la milliardaire Peggy Guggenheim, leur rendent visite régulièrement. Jane et Paul Bowles, dont le mariage durera trente ans, vivront librement, chacun de son côté, leur homosexualité. Les rapports névrotiques qu'ils entretiennent alors seront romancés dans Un thé au Sahara, par Paul Bowles. Mais ici, c'est le point de vue de Jane auquel se tient l'auteur en tentant de suivre sa dérive vers la folie, jalonnée de passions orageuses (dont une liaison invraisemblable avec Chérifa, une Marocaine vénéneuse un peu sorcière) et d'excès dangereux (alcool, médicaments...). Au terme de nombreux séjours en hôpitaux psychiatriques (aux Etats-Unis, en Espagne...), Jane Bowles finit ses jours à Malaga, au début des années 70, quasiment oubliée - tandis que l'aura de Paul ne cessera de croître jusqu'à sa mort, en 1999.