Ironiser sur les belles-mères est un passe-temps que Bob aurait eu mauvaise grâce à pratiquer. La mère de sa jeune femme Betty n'a-t-elle pas inculqué à cette dernière que le premier devoir d'une épouse est d'avoir soin que son mari trouve le bonheur dans son travail ? Or Bob, à peine le mariage célébré, troque son métier de représentant d'une compagnie d'assurances pour celui de ses rêves : l'élevage des poulets.
Ce qui implique d'aller se nicher au flanc des monts Olympiques ; en un chalet antique sinon vermoulu, totalement privé de confort. Mais quand on a dix-huit ans et qu'on est très amoureuse de son mari cela importe-t-il ?
La réponse spontanée est : « Oh, non ! » Après quelques charroyages de troncs énormes, après une lutte quotidienne avec un poêle récalcitrant, après la découverte des ampoules, courbatures ou autres plaies et bosses qui sont pour les citadins la rançon d'une initiation trop rapide et incessante aux joies des labeurs champêtres, que dit la jeune mariée ?
Si elle est douée d'esprit comme Betty Mac Donald, cela donne un récit d'une drôlerie irrésistible, d'un humour aussi féroce que distrayant. Rarement autobiographie - L'OEuf et moi en est une - a si bien diverti d'innombrables lecteurs..