"Lecteur, jusqu'à ce jour, on t'estimait trop con pour te
proposer un livre comme celui-ci." Telle était la tonitruante
profession de foi qui ouvrait la première édition de4, rue
Choron, en 1965.À l'époque, toute la bande deHara-Kiri, le
journal bête et méchant, squattait au 4, rue Choron :
Wolinski, le Professeur Choron, Cabu, et les autres. Et
Cavanna bien sûr : en commettant 4, rue Choron, il signait une
espèce de manifeste collectif, pour le rire et contre la
bêtise. Manifeste à rire, fait de bric et de broc, absurde,
ironique, jubilatoire : les leçons de choses de Sophie ou de
l'indécence de ne pas porter de vison ; la proclamation de la
République choronienne, ou encore le remake de la guerre
d'Indochine, ou comment rejouer Diên-Biên-Phu dans la vallée
de Chevreuse, en inversant la donne, pour faire taire les
esprits chafouins...DeHara-KiriàCharlie Hebdo, Cavanna n'a
jamais renoncé à ses "gueulantes", qu'il fait régulièrement
résonner dans ses romans et autres pirouettes.