Ahasvérus, Juif d'Acadie, refuse à Jésus sur son chemin de
croix le verre d'eau qu'il lui demande. Il est alors condamné
à l'immortalité. Devenu Simon Fussgänger, il rencontre Marie
et son mari, le narrateur, à la Douane de mer, à Venise, ce
qui fait un pont avec le roman éponyme, du même auteur.
Il leur raconte qu'il a connu la Chine bouddhiste, l'Empire
romain sous Tibère, son invasion par les Barbares, qu'il a
vécu la Berezina napoléonienne, ... Son errance le pousse à
changer de pays, afin qu'on n'évente pas trop son secret.
Cette conversation, de 620 pages, qui ne dure qu'une seule
soirée (!), a une conséquence finale inattendue sur le couple
qui l'écoute, qui rappelle une chanson de Charles Aznavour.
Comme dans La Douane de mer, la trame est encore ici un
prétexte pour l'auteur pour se faire plaisir : il rétablit une
histoire des civilisations majeures, de manière romancée.
Ce livre est truffé de références, de manière un peu élitiste,
sans toutefois manquer d'humour, ce qui est décidément une
marque de fabrique. On apprend beaucoup et ça se laisse lire,
bien que son caractère non linéaire - ou plutôt non
chronologique - n'en facilite pas toujours le parcours.
Le sujet est très original. Ca se laisse lire, même en
vacances, donc avec un oeil partiellement distrait, ce qui est
plutôt bon signe.