Un matin à Paris, des éboueurs découvrent dans une benne à ordures le corps intact et nu de Justine Blanche, escort girl. Les cadavres, le commissaire Partouche, vingt ans de métier et d'états d'âme, en a l'habitude, mais lorsqu'elle découvre sur son bureau les clichés de la victime, une évidence s'impose : après, j'arrête. Pourquoi ? Parce que le visage sur ces clichés, ce visage-là, renvoie Régine Partouche à ses failles et à son histoire personnelle : Alger 1961 et son lot de bombes, les morts, le départ précipité. Justine est le cadavre de trop, celui qu'elle ne peut plus tenir à distance, et qui mine son intimité. Qui a tué Justine ? Pourquoi son appartement est-il si maladivement propre ? Dans quelle sphère politique la jeune femme s'est-elle perdue ? Utilisée par qui ? A quelles fins ? Ces hommes qu'elle a baisés, corrompus par le sommet de l'Etat, sont-ils encore capables de dire la vérité ? Un roman noir, comme un écho à nos propres incertitudes, dans lequel le lecteur s'associe au questionnement de la commissaire confrontée à ses zones d'ombre et qui toujours eut en elle cette interrogation : pourquoi un corps vivant devient-il un cadavre ?