La source est là, dans l'espace méditerranéen, la source profonde de la haute culture dont notre civilisation se réclame. Je parle de cette part profane de la culture qui demeure l'objet d'une vénération dont les musées et les bibliothèques sont les temples. Quand, à Cleveland ou à Stockholm, on pense à Venise, à Rome, à Athènes, le désir est, bien entendu, de s'évader vers les plages ensoleillées d'une mer heureuse ; n'est-il pas aussi de revenir un moment à ces lieux féconds dont on sait depuis l'enfance que des demi-dieux y menèrent une existence moins terne et moins grossière ? Des hommes parfaits, qui parlaient un meilleur langage et possédaient des proportions justes. Quand nous rêvons d'accomplissement humain, de la fierté et du bonheur d'être homme, notre regard se tourne vers la Méditerranée.