Sur ses vieux jours, un ancien journaliste relate au magnétophone les événements importants de sa vie. Elevé par sa grand-mère, sous la férule d'un père militaire, autocratique et bambocheur qui soutiendra le coup d'Etat de 1960, il passe une grande partie de sa scolarité comme interne boursier dans un lycée d'Istanbul. Ces souvenirs d'enfance et d'adolescence sont marqués par l'absence de la mère, morte lorsque le narrateur était très jeune, par la tyrannie et parfois la brutalité du père, par la réclusion entre les murs du lycée que la camaraderie, les blagues de potache, l'éveil de la sexualité rendent un peu moins pénibles.
Dans ce récit tour à tour drôle et amer, émaillé de considérations sur la Turquie d'aujourd'hui et son président, affleure à chaque page une rébellion à peine voilée contre l'autorité, qu'elle soit paternelle ou étatique. C'est un livre émouvant, intelligent, intime, qui rappelle les premiers romans de l'auteur.