Une Terre où la nature recouvre peu à peu ses droits sur la ville après la disparition de l'espèce humaine. Une architecture bunkerisÉ;e dÉ;diÉ;e à la sÉ;curitÉ; et au contrôle comme rÉ;ponse à l'effondrement des Twin Towers. Des rÉ;pliques d'immeubles allemands et japonais É;rigÉ;es dans le dÉ;sert de l'Utah pour servir de laboratoire au dernier grand projet du New Deal : la destruction par le feu des villes ennemies. DÉ;vastÉ;e par les bombes ou les stylos rouges des spÉ;culateurs immobiliers, la Grande Ville capitaliste s'est rÉ;vÉ;lÉ;e particulièrement apte à rÉ;aliser certaines prophÉ;ties catastrophistes. Dans ce livre, Mike Davis nous montre que, depuis son É;mergence, elle n'a cessÉ; d'être associÉ;e dans l'esprit des hommes au spectre apocalyptique de sa propre destruction. S'inscrivant dans la tradition marxiste d'Ernst Bloch, il affirme que l'aliÉ;nation cognitive produite par la mise au ban de la nature dans l'expÉ;rience collective a suscitÉ; une angoisse constante tout au long du xxe siècle. Dans une veine à la fois mÉ;lancolique et optimiste (le système capitaliste n'est qu'un stade de l'histoire humaine appelÉ; à être dÉ;passÉ, Mike Davis invite donc à une nouvelle science urbaine qui s'appuierait sur la " dialectique ville-nature ". Celle-ci permettrait d'envisager la ville dans la totalitÉ; des interactions qu'elle entretient avec son " dehors naturel ", et de dÉ;jouer les limites actuelles des É;tudes urbaines. Cela passe ici par un travail spÉ;culatif s'appuyant sur une hypothèse - la disparition de l'homme - et sur un extraordinaire corpus littÉ;raire et scientifique, où les espèces vÉ;gÉ;tales et animales dansent sur les cendres de nos villes mortes.