« Je n'acceptais pas. Je ne voulais pas que ma vie soit réglée d'avance et décidée par d'autres. Toutes les phrases usuelles de la vie courante me raisonnaient dans la tête... Pas le temps de... ! Arriver à temps... ! Gagner du temps... ! Perdre du temps... ! Moi, je voulais avoir le "temps de vivre" et la seule façon d'y arriver était de ne pas en être l'esclave. »
Autobiographie de Jacques Mesrine, classé à son époque comme l'ennemi public numéro 1, et élu homme de l'année dans un sondage commandé par un journal en 1978 (devant la reine d'Angleterre (!))
Les anciens s'en rappelleront, et les plus jeunes le connaîtront à travers le film qui a été fait sur sa vie. Il a écrit ce livre pendant qu'il était en prison, avant son évasion spectaculaire des QHS de la Santé (la seule évasion qui ait réussi dans l'histoire de cette prison), cavale qui se terminera par son assassinat prémédité par le groupe anti-gang de la police nationale (et au cours duquel sa compagne, Sylvia Jeanjacquot, n'est pas morte par pur miracle, il suffit de regarder le pare-brise avec les traces de balles pour s'en convaincre ; elle a quand même perdu un œil.)
L'État le voulait plutôt mort que prisonnier, car il faisait une très mauvaise publicité aux QHS - Quartiers de Haute Sécurité -, lesquels il s'était juré de faire fermer. "J'ai été condamné à 20 ans de prison, pas 20 ans de cercueil", disait-il. Ça tombait bien parce que lui aussi se préférait mort que prisonnier. "Ça sera au premier qui tirera", avait-il prévenu par voie de presse.
Dans ce bouquin, il se livre entièrement. « Par ce livre, je me suis condamné moi-même. Il est mon pire réquisitoire. En l'écrivant, je me suis refusé à tricher. »