La rivalité entre Rome et Carthage et les guerres puniques sont dominées par la personnalité écrasante de l'un des plus grands conquérants de tous les temps: Hannibal le Carthaginois.
Le rusé stratège carthaginois restera, dans l'histoire de l'art de la guerre, un tacticien hors pair sachant associer à ses faiblesses des intuitions géniales comme sa manoeuvre de Cannes où il affaiblit son centre pour déborder par les ailes. Du jamais vu en son temps. Par contre, on évoque moins les limites de son génie et de son système de guerre en ce qui concerne les manoeuvres stratégiques, sa longue chevauchée en Italie jusqu'aux portes de Rome illustre bien ces limites.
Comme bien souvent, on en oublierait, et c'est bien dommage, qu'Hannibal Barca a été vaincu. Rome a finalement battu Carthage: " Carthago delenda est..."
La défaite du grand Carthaginois est due, certes à la puissance démographique de Rome mais également à son armée qui sut, au delà des ressources nécessaires, se trouver des généraux de talent pour affronter le stratège carthaginois. Parmi ces stratèges, Scipion dit l'Africain tient une position particulière d'autant plus qu'il bat finalement Hannibal à la bataille de Zama. Avec Scipion, on a bien un général de talent doué à la fois pour la stratégie et la tactique qui sut dominer un adversaire pourtant coriace et particulièrement expérimenté.
Malheureusement, ce grand général romain, parce qu'opposé à la stature d'Hannibal, n�a pas la place qu'il mérite dans les ouvrages consacrés à l'histoire et à la stratégie militaire. Tout comme on place Wellington dans l'ombre de Napoléon.