Dans notre société, la drogue est l'une des plus épouvantables calamités de notre époque. Depuis plusieurs décennies, ce fléau s'attaque aux humains de tous les âges et de tous les milieux ou classes sociales. Enrichissant les pires profiteurs de la planète, elle s'infiltre comme un serpent dans les cerveaux, les corps et les âmes de ceux qui en abusent. Elle ravage tout sur son passage et plusieurs jeunes en sont venus à la banaliser. Dans Ta gueule, maman, second roman de Chantale Potvin édité à l'hiver 2011, la jeune Vivianne consomme allègrement. Sa mère en souffre, se sent impuissante et ne sait plus à quel saint se vouer. Avec une dévotion toute maternelle, elle tente par tous les moyens de sortir sa fille de cet enfer, mais rien n'y fait. Elle a beau prier, hurler, supplier, pleurer, mais sa Vivianne s'est transformée en un mur de béton, une reine de l'indifférence. Pour cette dernière, désormais perdue dans un autre monde d'où elle ne reviendra pas, les larmes de sa mère sont aussi communes que des gouttes de pluie qui dégoulinent sur la vitre d'une fenêtre pendant un orage. Plusieurs personnes reconnaîtront dans ce roman au style direct et intense un ami, un parent, un voisin. Si un être que vous aimez a abusé de la drogue, vous comprendrez les personnages de ce livre. Si vous êtes le parent de ce consommateur, vous comprendrez aussi que vous n'êtes pas seul et que toutes les histoires se ressemblent. Seuls les noms diffèrent! Oui, toutes les histoires se ressemblent, toutes les larmes ont le même goût. Car peu importe à quel dieu nos prières s'adressent, ce dieu semble faire la sourde oreille; même lui ne peut rien si le drogué ne veut pas s'en sortir.