Varda Etienne ne s'est jamais sentie à l'aise dans la normalité. C'est la raison pour laquelle elle a toujours eu au fond d'elle cette envie insatiable, voire boulimique, de provoquer. A la télévision et à la radio, elle s'est montrée bien plus provocante qu'aucune autre femme au Québec avant elle. Varda s'est construit un personnage que, telle une déesse grecque, ses nombreux fidèles vénéraient. Toutefois, si ces derniers se délectaient de ses excentricités, de ses audaces et de ses dérapages, beaucoup d'autres se complaisaient à la haïr en attendant le faux pas qui la mènerait à la déchéance publique. Comme si elle avait voulu faire taire se détracteurs, Varda est descendue de son piédestal et a commencé à faire son autocritique. « Je suis folle! » ou « Il faut que j'aille voir mon psy », lançait-elle sans cesse sur un ton désinvolte. Ceux-là mêmes qui la détestaient se sont mis à la trouver attachante. Aux yeux de tous, Varda était devenue à la fois la femme forte et la femme faible. Bref, elle était humaine. Humaine et bipolaire.
Varda sort du placard et nous livre enfin toute la vérité sur elle-même. Oui, vous avez bien lu : Varda est bipolaire. Même quand elle rit de ce rire railleur et tellement contagieux qu'adorent ses admirateurs, même quand elle boit un daïquiri aux fraises, étendue sur une plage de sable blanc sous un ciel sans nuages, Varda a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête. D'un instant à l'autre, sa vie peut basculer du tout au tout et, alors, même le beau temps fout le camp pour laisser place à la tempête.
Varda a souffert. Si elle a écrit ce livre, c'est pour s'aider, mais aussi pour aider les autres.