Louis-Napoléon Bonaparte n'est pas seulement notre premier président de la République. Il est aussi l'inventeur des voyages présidentiels, de la propagande, des grands défilés. Du contact avec la France profonde. Avec ses yeux mi-clos, son visage impénétrable, il agit en homme masqué. Déguisé en valet de sa mère pour échapper à la police autrichienne. En maçon pour s'évader de prison. En héritier des Bonaparte pour se faire élire président.
En président de la République pour la renverser. En soutien du pape et grand bâtisseur d'églises pour gagner l'appui des curés et de leurs fidèles, alors qu'il ne croit ni à Dieu ni à diable. Or voilà que tout se retourne contre lui. Est-ce l'effet de ses troubles de santé ? De l'influence néfaste d'une épouse ambitieuse ? Cette vie, véritable comédie du pouvoir caricaturée à l'envi, ne doit pas faire oublier les embellissements de Paris, le Paris de l'eau courante, des squares et des Expositions universelles.
Ni l'acquisition de Nice et de la Savoie. La création d'une France moderne, avec ses chemins de fer, l'éclairage au gaz, une industrie en progrès foudroyants et une agriculture florissante. Elle ne doit pas non plus occulter l'image d'Epinal, la fête impériale où la France entière applaudit les pantalons rouges et les cuirasses étincelantes.