Je vous envoie ici-bas quelques histoires... une lettre de lecteur.
La cuite au prochain numéro... une coquille relevée dans un journal.
- Vous pouvez dormir sur vos deux oreillers... une phrase entendue dans la rue.
Chaque jour apporte sa perle qu'il suffit de noter pour que se trouve bientôt réunie la matière d'un livre.
Ensuite, il faut soupeser, classer, ordonner ces perles en s'efforçant d'éliminer les fausses et surtout de ne pas en faire soi-même. Car cela arrive ! Un ingénieur d'une fonderie se gaussait d'un technicien qui avait parlé de fonte maniable, au lieu de fonte malléable.
- Lorsque j'ai voulu lui expliquer son erreur, racontait- il, mon interlocuteur a poussé des cris d'orfèvre.
"A perle perle et demie", pourrait dire le proverbe, mais il ne suffit pas de se méfier de soi-même. Il y a aussi la secrétaire qui tape votre texte, le typographe qui le compose et qui, de temps en temps, ajoutent une perle. A moins qu'ils n'en suppriment une en croyant bien faire.
Le collier terminé, il faut lui choisir un titre. J'en ai noté des dizaines avant d'en retrouver un auquel j'avais songé pour un précédent livre : Vingt cancres après. Nul besoin de chercher plus loin, puisque les cancres sont devenus grands et qu'ils continuent à faire des perles.
Quant à la morale de ce livre, c'est simplement que nous sommes tous des cancres et que, comme il vaut mieux rire que pleurer, je vous engage à en rire.