Des merveilles d'impertinence et de liberté : Emancipés des contraintes de la rhétorique morale des Fables, les "Contes et Nouveles en vers", oeuvre pour le moins galante, est avant tout un exercice de superbe liberté.
Jean de La Fontaine y joue avec les mots, le rythme et le style. Malgré la censure officielle qui les frappe, les "Contes et Nouvelles en vers" s'imposent rapidement comme l'une des principales sources de la culture galante du XVIIIe siècle. Dans cette édition, reprise depuis l'original de 1767, la typographie et la mise en page respectueuse du manuscrit original synthétisent l'esprit du XVIIIe siècle, expression pure de cette culture qui sut faire du plaisir un art et de l'art un plaisir.
La Fontaine attachait autant d'importance à ses Contes et Nouvelles qu'à ses Fables. Inspirés du Décaméron de Boccace, de l'Arioste, de Machiavel autant que de Rabelais et du fonds gaulois, ils sont tous un hommage à l'amour physique, au jeune désir, au fruit défendu, le seul qui compte, au plaisir dérobé mais toujours pardonné.
Bacheliers et nonnains, galantes commères et maris trompés y composent une humanité de gaillardise et de ruse évoquée avec un cynisme souriant qui fait des Contes et Nouvelles en vers un des chefs-d'œuvre de la littérature licencieuse.