C'est dans le quartier occidental de Nisantasi que Cevdet Bey, un riche marchand musulman, s'installe avec son épouse pour fonder une famille. Nous sommes en 1905 et le sultan Abdul Hamid II vient d'échapper à un attentat. Les élites turques contestent de plus en plus fortement le règne despotique des dirigeants ottomans, le pays se trouve alors à un tournant historique que Cevdet décide de relater dans son journal. Trente ans plus tard, la Turquie n'est en effet plus la même après la réforme du régime politique, le bouleversement des mœurs, et la mise en place d'un nouvel alphabet.
Les fils de Cevdet Bey en profitent pour prendre des directions différentes dans ce pays gagné par la modernité : Osman reprend les affaires de son père tandis que Refik s'adonne à la lecture de Rousseau et Ömer fait fortune dans les grands projets ferroviaires. C'est à la troisième génération, en 1970, qu'un besoin de retour vers les origines vient sceller cette fresque turque. Le fils de Refik, qui est artiste-peintre, s'attaque au portrait de son grand-père, décédé en 1965. Pour cela, il va devoir s'immerger dans le journal de Cevdet Bey, et ainsi revisiter soixante années de changements.