Quand quelqu'un a le malheur de naître le dernier d'une famille, il y a de fortes probabilités qu'il voie disparaître un à un ceux qu'il aime. Ce fut le sort de Clément Perré, né à Verchères à la fin du xviie siècle, au manoir de son père, Marcellin Perré.
Son rang de cadet fit également qu'il connut à peine Renaud, Fanchon et Simon, les aînés de la famille. Renaud, parce qu'il quitta le manoir pour ne presque plus y revenir; Fanchon, parce qu'elle se maria et partit pour Montréal alors qu'il venait tout juste de naître; Simon, parce qu'il alla étudier à Québec au moment où lui, son cadet, avait à peine cinq ans. Il ne les vit tous les trois qu'occasionnellement par la suite au manoir de leur père.