Cet Éloge de la plante merveilleusement illustré par l'auteur est un plaidoyer
pour une remise en question de la biologie, aujourd'hui quasi exclusivement
centrée sur l'animal. La plante sans qui l'animal n'existerait pas - alors que
l'inverse est faux - représente en réalité un succès biologique bien supérieur à
l'animal. Sans aller jusqu'à souscrire à l'analyse de Cioran (« le grand tort de
la nature est de n'avoir pas su se borner à un seul règne. À côté du végétal,
tout paraît inopportun, mal venu. Le soleil aurait dû bouder à l'avènement du
premier insecte, et déménager à l'irruption du premier chimpanzé », force est
de constater les indéniables qualités des végétaux, dont est ici dressé une
liste impressionnante. Sorte d'antithèse biologique de l'animal (une plante
n'est pas un individu mais un « être collectif »;, elle concentre l'énergie au
lieu de la disperser, elle a une durée de vie incomparablement plus longue,
etc.), la plante est en outre belle, silencieuse et non-violente.Après avoir
refermé ce livre, on regarde les plantes d'un autre œil.