Istanbul, l'hiver. L'odeur persistante de la tourbe brûlée, le chant matinal des muezzins, le flot serré de la foule cosmopolite qui se presse aux abords du Bazar égyptien, entre marchands de pistaches et de beureks, mendiants estropiés, porteurs d'eau et gamins gouailleurs. Dans ce décor insolite erre le narrateur, venu là pour tenter d'échapper à la crise profonde qu'il traverse : son divorce et la mort de sa mère. Par curiosité autant que par désoeuvrement, il prend en filature un étrange vieillard aux allures excentriques qui lui fausse compagnie dans une rue sans nom et sans numéro, que le narrateur baptise " Rue de l'Oubli ". D'autres silhouettes émergent alors des ombres d'Istanbul -un médecin militaire ivrogne, une danseuse du ventre-, réveillant la nostalgie d'un père qu'il n'a pas connu et les souvenirs d'un passé qu'il croyait enfoui à jamais. Rue de l'oubli est un hommage consacré à une ville mythique située à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident, et qui nous révèle ici tous ses chemins et ses mystères -Istanbul.