Description : Dans cet ouvrage, Emmanuel Todd analyse la grave crise économique traversée par les sociétés développées depuis plusieurs années, et dont les manifestations se retrouvent tant en termes de baisse de la croissance qu'en termes de montée des inégalités. Ceci étant, plus qu'une crise économique directement liée à la mondialisation, il y voit une véritable crise de civilisation dont l'origine première est culturelle et anthropologique, et qui vaut pour les deux modèles types de sociétés qu'il distingue, à savoir le modèle individualiste anglo-saxon et le modèle "souche" germano-nippon (qui intègre fortement l'individu au groupe).
Dans le premier cas, on assiste à un net déclin culturel (éducatif) et au retour subconscient d'une idéologie inégalitaire, et, dans le second cas, à un vieillissement démographique accéléré qui met en péril les succès contemporains. La France, modèle intermédiaire de par sa composition sociale duale, n'est pas en meilleure posture, bien au contraire, puisqu'elle opte pour des solutions qui ne lui conviennent jamais totalement.
Dans tous les cas, les croyances collectives tendent à s'effriter sous les coups portés aux sentiments nationaux par des élites culturelles, adeptes de la "pensée zéro", qui affichent leur impuissance face à un phénomène économique jugé inéluctable et extérieur (la mondialisation).
Pourtant, dans l'imaginaire collectif, le groupe de référence reste la nation, rendant les politiques en faveur du libre-échange absolu, et celles d'unification monétaire européenne sans support national commun, inacceptables aux yeux des citoyens, qui manifestent leur refus par le choix de l'alternance en période électorale.
À la double utopie, économique et monétaire, d'une mondialisation dont les contre-performances sont patentes, et à la démission des classes dirigeantes, Emmanuel Todd oppose un retour à une forme de protectionnisme national dans les relations commerciales extérieures, qui permettrait le renforcement du libéralisme à l'intérieur, la relance de la demande globale, et par là même un véritable retour à l'idéal démocratique égalitaire, actuellement largement bafoué par les élites dirigeantes.