« Écrire cela suppose une exigence rigoureuse et exclusive » clame Louis-René des Forêts, mais Ostinato apporte en plus « le gris argent du matin, le rire des enfants déboulant sur la meule, les craquements nocturnes de la peur et le goût des mûres qui fondent en eaux noires aux deux coins de la bouche » (Ceci est le début du livre).
Ce livre est avant tout un poème en prose, une mémoire des parts élémentaires des profondeurs du monde, mais sans étreinte et sans femme. Suite de sensations, de souvenirs, des Forêts retrouve la magie d'évidence des Illuminations de Rimbaud.
Les dernières traces du livre sont les suivantes :
l'esprit doucement s'endort, il n'y a que le coeur qui se souvienne.
Ce cœur qui se souvient est la texture d'Ostinato.
Notations éparses, brouillons et notes jetés au vent du temps, disent l'essentiel. Des Forêts, homme taciturne et plus que discret, à l'écart des chemins et des écoles, aura tissé des éclats épars de vie, des billes fulgurantes de l'enfance.