Louise travaille dans une usine et n'éprouve dans sa banlieue morne et monotone aucun plaisir à vivre. Elle vit avec un beau-père alcoolique et une mère dotée d'un bec de lièvre qui lui fait honte. Un jour, elle tombe en extase devant la demeure de riches américains.
Ce couple la fascine, et elle n'a plus qu'une idée en tête : être engagée comme servante chez eux, et pénétrer dans cette « île » qui l'a fait tant rêver. Elle propose donc ses services au couple et finit par être engagée par eux, sous l'œil désapprobateur de sa mère.
Qu'est-ce qui séduit tant Louise chez les Rooland ? Le physique avantageux de Monsieur qui semble la subjuguer ? L'alcoolisme mondain de Madame, qui écoute Elvis Presley, tout en sirotant un whisky ?
« Les scélérats » est un roman très intéressant du point de vue des personnages. Comme le titre l'indique, chacun a quelque chose de vil à se reprocher, et malgré les apparences on voit clair dans leur petit jeu. Pourquoi Madame Rooland boit-elle? Pourquoi Monsieur rentre-t-il tard du travail et accepte-t-il l'alcoolisme de son épouse ?
Louise n'est pas insensible au charme de son patron et déploie des trésors d'ingéniosité pour lui être agréable, pour qu'il la regarde, qu'il la désire et la convoite, comme elle le convoite de son côté. Autour de ce triangle et de cette ambiance parfois malsaine, le lecteur est happé par le côté animal et dévastateur de chacun des personnages.
Madame Rooland trompe ouvertement son mari, quant aux parents de Louise, ils acceptent que leur fille reste au service du couple dès lors que l'argent rentre dans les caisses. Quant à Louise, sous ses allures de bonne fille, elle n'hésite pas a sa vautrer dans les bras de son patron à la mort de son épouse.
Tous coupables ou détestables : une servante concupiscente, calculatrice et envieuse, un patron aux allures d'homme bon qui se révèle faible, une patronne alcoolique et désabusée ou encore la mère de Louise cupide et froide. des portraits au vitriol, comme je les aime, sans indulgence, avec en prime une ambiance d'époque, un brin de sensualité, saupoudré d'une once de malignité, avec un final digne des plus grands romans.
Une nouvelle édition a vu le jour pour célébrer la sortie le 4 mai 1960 du film éponyme réalisé par Robert Hossein et dont l'adaptation a été faite par Robert Hossein et Frédéric Dard et les dialogues ont été signés de Frédéric Dard. Cette édition, de Dépot Légal du 1er trimestre 1960, a été imprimée sur les presse d' Imprimerie Commerciale d' Yvetot et a été commercialisée au prix de 2,40 NF.