Dans les romans et les nouvelles de Vesaas, la mort, le plus souvent violente, ou la folie furieuse surgissent sans prévenir au détour d'un chemin.
Contraste saisissant : l'auteur nous promène dans des décors de rêve ou de labeur tranquille, entre des gaillards solides et des petites filles modèles, avant de nous faire entrevoir quelques-unes des plus sombres virtualités de l'homme.
Le diable rôde jusque sous la magnifique lumière boréale, semble vouloir nous dire Vesaas, et, s'ils n'y prennent garde, les hommes dégringolent dans les gouffres qui s'ouvrent devant eux. Entre-temps, la paisible chronique paysanne que nous croyions lire est devenue littérature de l'abîme.
Le Vent du nord condense tout l'art et la manière du Vesaas de la maturité.
C'est-à-dire un parfait équilibre entre réalisme, symbolisme et fantastique, sobriété et lyrisme, espoir et pessimisme.