» Article de 19.11.2020 » page 8

Gabriel Garcia Márquez - Mémoire de mes putains tristes

« L'année de mes quatre-vingt-dix ans, j'ai voulu m'offrir une folle nuit d'amour avec une adolescente vierge. Je me suis souvenu de Rosa Cabarcas, la patronne d'une maison close qui avait l'habitude de prévenir ses bons clients lorqu'elle avait une nouveauté disponible. Je n'avais jamais succombé à aucune de ses nombreuses tentations obscènes, et moins encore à celle-là, mais elle ne croyait pas à mes principes. La morale est aussi une affaire de temps, disait-elle avec un sourire malicieux, tu verras ». Ainsi commencent ces souvenirs. Le narrateur, « timide et anachronique », comme il se définit lui-même, vit dans une grande maison coloniale, héritée de ses parents, il a presque tout vendu sauf la bibliothèque et sa collection de disques de musique classique, il s'enorgueillit de n'avoir jamais couché avec une femme sans la rétribuer. En fait, il n'est jamais tombé amoureux. Sa vie n'a pas été passionnante et il décide de la commencer à un âge où la mort se penche déjà sur lui. Il sera sauvé de la vieillesse, stimulé par cet amour tardif pour une tendre adolescente. Les épisodes amoureux sont platoniques, sans une parole, un mot : un voyeurisme extrême qui génère un amour fou. Ce qui prime dans ces confessions d'un nonagénaire dont l'ultime désir est de mourir centenaire et amoureux, c'est la revendication jubilatrice de l'amour et de la passion, quel que soit l'âge et les circonstances. Le roman est parsemé d'épisodes dramatiques, d'humour et de poésie, d'éléments propres à l'univers de Marquez : la vie quotidienne dans les Caraïbes et le monde irééel de Macondo, la solitude de l'homme, les errements de l'amour et surtout les amours contrariés.



Dégâts des eaux - Donald Westlake

Rentrant chez lui après un cambriolage, Dortmunder découvre avec effroi que son appartement est occupé par un ancien compagnon de cellule dont tout le monde croyait et espérait qu'il resterait derrière les barreaux jusqu'à la fin de ses jours. Le dénommé Tom Jimson a besoin de l'aide de Dortmunder. Quelque temps avant sa détention, il avait réussi un gros coup dont il avait enterré le produit dans la petite ville de Putkin's Corners. Hélas, pendant qu'il était nourri et logé aux frais de l'État, les autorités en ont lâchement profité pour édifier un barrage et engloutir toute la vallée, y compris Putkin's Corners. Résultat : le butin gît désormais sous vingt mètres d'eau. Si l'on vous dit que ce livre est bourré de personnages loufoques, de situations et de dialogues hilarants, qu'au bout des 78 chapitres, on en redemande encore, est-ce qu'on exagère ? Même pas. Dégâts des eaux ou l'histoire du fric dans la vallée est la preuve incontournable que Westlake est comme Dortmunder : il n'hésite pas à se lancer de grands défis. La différence, c'est que Westlake, lui, est toujours gagnant.



Killshot - Elmore Leonard

Richie Nix est un jeune voyou qui a toujours un mauvais coup dans son sac et ambitionne de détenir le record des braquages de banque. Dans l'immédiat, il a besoin d'une voiture, aussi lorsqu'il voit une Cadillac bleu pâle s'arrêter sur le parking du bar où il est en train de boire une bière, il se dit qu'il a trouvé son affaire. Il s'approche de la voiture et, sous la menace de son arme, oblige le conducteur à le prendre en stop.

Ce qu'il ne sait pas, c'est que le chauffeur de la Cadillac, un indien Ojibwa de Toronto surnommé Blackbird, exerce la profession de tueur à gages. Finalement, tous deux vont faire équipe pour escroquer un agent immobilier. Le problème, c'est qu'ils se trompent de victime et tombent sur Wayne, un poseur de charpentes métalliques, et son épouse Carmen, graphologue à ses heures. Wayne met en fuite les deux agresseurs, mais sa femme et lui deviennent la proie des deux malfrats désireux d'éliminer ces témoins gênants...

Efficaces, imagés, parfaitement construits et dialogués, tels sont les qualificatifs que l'on applique généralement aux romans d'Elmore Leonard. Ces qualités n'ont pas échappé aux nombreux cinéastes qui les ont portés à l'écran. Killshot vient d'être adapté par John Madden avec Mickey Rourke et Diane Lane dans les principaux rôles.



Le Silence des morts - James Ellroy

Christian Milius est surnommé Slo à cause de son dilettantisme et de son goût pour la danse. Il mène une existence solitaire seulement ponctuée par des virées dans la boîte à tango de son copain Henri et par des visites à sa sœur Maud, internée dans un hôpital psychiatrique. capitaine de police à la retraite, il ne se remet pas d'avoir bâclé sa dernière affaire : un arabe, ex-flic, retrouvé mort en pleine campagne dans des circonstances étranges. Slo avait hâtivement conclu au suicide, malgré les dénégations de la sœur du mort. Pour apaiser ses remords, il reprend l'enquête a zéro, hors de toute légalité. Flanqué du jeune Ghislain, néophyte passionné, Milius suit une piste jalonnée de morts suspectes, qui le conduira au château de celui qu'on surnomme dans la région " l'ambassadeur ". L'ancien flic ne soupçonne pas qu'il va aller jusqu'au bout de l'abjection.



Destination morgue - James Ellroy

Le regard que j'ai toujours porté sur Los Angeles est celui d'un autochtone. Je n'ai jamais vu cette ville comme une terre étrangère dépeinte par des écrivains venus d'ailleurs. C'est là que j'ai grandi. Les données que je récoltais, je les passais au crible, je les transfigurais comme un gamin peut le faire. Il y en avait pour tous les goûts. Les lignes conductrices qui reliaient entre eux les divers éléments, c'étaient la corruption et l'obsession... " James Ellroy poursuit la psychanalyse sauvage de sa propre vie et de sa ville natale dans des textes percutants, comme Où je trouve mes idées tordues ou Ma vie de branleur (" Le sexe a failli me tuer. Le sexe que je parvenais à pratiquer sans contact humain. ") ; il passe la boxe au crible dans un article intitulé Sport sanglant et, dans le bouleversant Stephanie, il exprime sa fascination et sa compassion pour les victimes de crimes sexuels. Le recueil s'achève en apothéose par un roman miniature débridé, inventif en diable, dont le titre est tout un programme : Un baisodrome à Hollywood. Destination morgue, c'est aussi pour Ellroy l'occasion de parler de son père, de la justice, de la peine de mort, de ses provocations, tout cela avec force, honnêteté, voire brutalité, dans ce style coup de poing qui n'appartient qu'à lui. C'est un alcool fort qui monte à la tête. C'est du Ellroy.


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