Ils ont juré de mourir pour Hitler et Hitler les exécute. Certains, en s'écroulant, ont encore le réflexe de tendre le bras et de crier « Heil Hitler » ! Stupide « vieille garde », trop fidèle pour rêver d'un IVe Reich. Si l'incendie du Reichstag a fourni le prétexte aux lois d'exception qui, en neutralisant toutes les oppositions structurées (partis politiques, syndicats, organisations religieuses, presse, etc.) et en faisant du Juif le bouc émissaire, permirent l'implantation, la montée et le pouvoir absolu du nazisme, la Nuit des Longs Couteaux libère Hitler de ses amis, de ceux qui avaient le devoir de lui demander des comptes. Mais que les dirigeants de l'armée ne se réjouissent pas trop vite. Ils seront les prochaines victimes. Quant au peuple, parfaitement isolé des intrigues et du pouvoir, il applaudit. Hitler n'est-il pas le seul capable de résoudre « les impossibilités de Versailles » en réarmant la Reichwehr dont il fera un outil taillé à sa main, en occupant la Rhénanie, en annexant l'Autriche, en rendant les Sudètes libérés à leur Reich. Dans Le Triomphe du nazisme, Christian Bernadac fait une nouvelle fois appel aux acteurs pour raconter et comprendre comment tout un peuple succomba à la tentation. Une méthode déjà choisie pour expliquer la naissance et l'implantation du nazisme (La Montée du nazisme). Seuls ces montages de documents et de dialogues, en créant une continuité, permettent une première véritable lecture des déclarations et des débats du plus grand procès de l'Histoire. Qui aurait pu penser qu'un jour les dignitaires du Reich seraient ainsi mis à nu. Ces dossiers de Christian Bernadac, venant après ses enquêtes sur l'univers concentrationnaire, constituent l'une des approches les plus originales de la Seconde Guerre mondiale.