« Je commence une chronique. Cela m'est déjà arrivé quelques fois et j'ai toujours eu la force de m'arrêter au cours de la première année. Le
rendez-vous hebdomadaire corrode. Cette fois je m'arrêterai peut-être avant, je fais seulement un essai. »
Avec ces mots, Umberto Eco inaugure en 1985 sa chronique, « La Bustina di Minerva », qu'il tiendra dans le journal L'Espresso pendant plus
de 30 ans, jusqu'à la veille de sa disparition. De ce rendez-vous hebdomadaire, Chroniques d'une société liquide rassemble quelques-uns des
textes publiés entre 2000 et 2015. Umberto Eco y livre sa vision du monde à travers de brèves réflexions empreintes d'humour, d'érudition et d'
une rare acuité. Empruntant au sociologue Zygmunt Bauman le concept de « société liquide », il interroge le monde contemporain et en
dessine avec malice et ironie les visages les plus familiers : les mascarades des politiques, l'obsession de visibilité que nous semblons tous
(ou presque) partager, la vie en symbiose que nous entretenons avec nos téléphones portables, la mauvaise éducation, et bien d'autres
encore.
Cette anthologie préparée par l'auteur et publiée de manière posthume témoigne, une fois encore, de la justesse du regard qu'Umberto Eco
portait sur notre époque et confirme son talent de visionnaire amusé.