L'histoire des « ripoux à la française » s'est enrichie d'un nouvel épisode : une trentaine de policiers en poste à Marseille viennent d'être
arrêtés, ils avaient basculé dans le camp des voyous. Loin des dérives individuelles signalées au cas par cas ces dernières années, c'est une
équipe entière qui s'était transformée en véritable gang. Membres de la brigade anticriminalité des quartiers Nord de la cité phocéenne,
territoires abandonnés de la République, ces policiers avaient adopté les méthodes de ceux qu'ils étaient censés réprimer. Fer de lance de la
lutte contre le crime dans la rue, ils détroussaient les dealers, empochaient leur argent et revendaient la drogue, quand ils ne la consommaient
pas. Tels des caïds ils se débrouillaient pour neutraliser les fonctionnaires qui ne voulaient pas entrer dans leurs combines et les dissuader de
ne plus remettre les pieds dans le secteur. Façons que l'on croyait réservées aux faubourgs de Mexico ou de Caracas et dont tout laisse à
penser qu'elles existaient depuis de nombreuses années.Comment de telles pratiques ont-elles pu s'installer ? Pourquoi aucun de leurs
supérieurs n'a-t-il réagi ? Ce sont les questions auxquelles répond ce livre qui puise aux meilleures sources. Un récit qui commence avec l'
arrivée à Marseille d'un nouveau préfet, Alain Gardère, nommé par Nicolas Sarkozy le 29 août 2011, et qui se termine un an plus tard dans le
bureau du nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Où l'on constate qu'il a fallu faire venir des policiers de la capitale pour poser des
micros dans les voitures de service, les vestiaires et même le bureau de l'officier de l'unité concernée.