Membres des réseaux, auxiliaires de la France libre, combattantes, les femmes entrées en résistance de 1940 à 1944 ont longtemps été victimes d'une injuste mise à l'écart. Oubli de la mémoire officielle, et plus encore de l'opinion, qui a creusé un fossé entre quelques héroïnes (Berthie Albrecht, Danielle Casanova...) et la masse des anonymes. Ces actes d'un colloque franco-allemand réunissent les interventions d'historiens et de témoins (Lucie Aubrac, Marie-José Chombart de Lauwe, Rosette Peschaud). Malgré leur statut de mineures civiles et leur assignation à des tâches traditionnelles, les femmes résistantes ont su s'imposer au sein d'un mouvement largement masculin. Elles le firent à travers des formes d'action spécifiques (« résistance au foyer », manifestations de ménagères.), et plus encore en s'insérant dans le « monde des hommes ». Leur rôle dans l'organisation des réseaux et de la presse clandestine, la présence au front des ambulancières et des volontaires féminines de la France annonçaient d'autres combats, ceux de l'après-guerre.