Christine Angot, "L'inceste"
"Impossible d'écrire quand on n'est pas soi-même" affirme Christine Angot qui a depuis longtemps choisi d'écrire sur elle-même. Mais, l'auteur de Sujet Angot pousse ici l'entreprise jusqu'à ses limites : "être juste sur ma limite, m'appuyer dessus comme à la rampe qui monte chez l'avocat". Si le livre a provoqué un certain scandale, c'est moins à cause de l'évocation d'une relation incestueuse avec son père ou d'une brève relation homosexuelle qu'à cause de cette rage impudique avec laquelle Christine Angot refuse les artifices littéraires qui lui permettraient de se donner le beau rôle.
Si je dis "merde à ceux qui le liront" c'est parce que j'aurais aimé avoir autre chose à raconter. Que ça. Ecrire n'est pas choisir son récit. Mais plutôt le prendre, dans ses bras, et le mettre tranquillement sur la page, le plus tranquillement possible, le plus tel que possible. Tel qu'il se retourne encore dans sa tombe, si sa tombe c'est mon corps. S'il se retourne encore, c'est que je ne suis pas morte. Je suis folle mais pas morte. Je ne suis pas non plus complètement folle.
L'autofiction portée jusqu'à l'extrême n'a pas ici pour but de choquer mais bien de rendre à la littérature sa fonction dangereuse et sa dignité. –Gérard Meudal
Si je dis "merde à ceux qui le liront" c'est parce que j'aurais aimé avoir autre chose à raconter. Que ça. Ecrire n'est pas choisir son récit. Mais plutôt le prendre, dans ses bras, et le mettre tranquillement sur la page, le plus tranquillement possible, le plus tel que possible. Tel qu'il se retourne encore dans sa tombe, si sa tombe c'est mon corps. S'il se retourne encore, c'est que je ne suis pas morte. Je suis folle mais pas morte. Je ne suis pas non plus complètement folle.
L'autofiction portée jusqu'à l'extrême n'a pas ici pour but de choquer mais bien de rendre à la littérature sa fonction dangereuse et sa dignité. –Gérard Meudal