Le saccage des forêts primaires d'Afrique centrale est infiniment plus rapide et accompli que ne l'avouent les discours officiels des gouvernements africains et de leurs " bailleurs de fonds " occidentaux. Sous la pression des mouvements écologistes, les seconds ont fait adopter aux premiers des réglementations, souvent très élaborées, qui sont censées protéger l'écosystème, la biodiversité, et garantir le " développement durable ". Le résultat est exactement inverse. Voici plusieurs études de cas assez exemplaires, où les opérateurs français occupent une place privilégiée. Pour comprendre comment s'organise ce pillage, il fallait analyser les agissements de nombreuses sociétés (Rougier, Bolloré, Thanry, Pallisco, etc.) ; décrypter les liens entre des acteurs de l'exploitation et les réseaux mafieux, entre des hommes politiques occidentaux tels que Foccart, Godfrain, Pasqua, Chirac et leurs homologues africains ; enfin, suivre l'argent du bois depuis la Banque mondiale jusqu'aux coffres des paradis fiscaux, depuis les ventes de grumes jusqu'aux trafics d'armes.