La France, notre France, est une nation une et multiculturelle.
Le président Sarkozy l'a consacrée symboliquement en installant à des responsabilités ministérielles des personnes issues de l'immigration nord-africaine et africaine.
Mais, dans le même temps, il l'a niée politiquement par la multiplication des discriminations, offenses, rejets à l'égard des populations immigrées.
La IIIe République, suivie par la IVe, ont eu le légitime souci d'affirmer l'unité indivisible de la France.
Mais bien que, dans les faits, cette unité ait été riche de la diversité des cultures provincialisées et de celles des territoires d'outre-mer, elle l'a occultée et a même voulu linguistiquement la détruire en prohibant l'usage public des langues régionales.
Cette diversité a cependant résisté, notamment au travers de la revitalisation des langues, des arts et des cultures de ces provinces.
La francisation multiséculaire de celles-ci s'est poursuivie au XXe siècle par la francisation des immigrés venus d'Italie, d'Espagne, de Pologne, du Maghreb, d'Afrique, d' Extrême-Orient, etc.
Ainsi, la France, notre France, est pleinement elle-même non seulement par sa diversité culturelle historique, mais aussi par les nouvelles richesses culturelles qu'elle a intégrées.
Il lui reste à inscrire dans sa Constitution, comme l'ont fait le Maroc et le Brésil, sa multiculturalité, car il est évident que l'unité et la diversité française doivent être fondamentalement liées.
La diversité sans unité serait dispersion, l'unité sans la diversité serait homogénéisation artificielle et destructrice de richesses.
Les témoignages publiés ici permettront au lecteur de mieux comprendre le seuil historique que la France a franchi désormais.