Juliette Récamier - la plus belle femme de son temps aux dires de ses contemporains - a connu très jeune une renommée universelle. Célèbre dès l'époque du Directoire, elle devait jouer jusqu'à sa mort en 1849 un rôle social et culturel considérable. A une beauté exceptionnelle, elle alliait bonté, esprit, finesse et bienveillance, le sens de l'équilibre, une solide culture, du courage et une rare capacité de dévouement. Il convient d'ajouter un art de la séduction comme il n'en est pas d'autre exemple. D'une " coquetterie poussée jusqu'au génie ", mais ne se donnant jamais, elle fut toute sa vie entourée de soupirants éperdus : Lucien Bonaparte, Benjamin Constant, Adrien et Mathieu de Montmorency, Jean-Jacques Ampère, pour ne citer que les plus connus, sans parler de Napoléon, à sa façon touché. Le seul auquel elle ne put résister fut Chateaubriand avec qui elle forma un couple de légende. Mais que sait-on de cette femme qui a toujours entretenu le mystère autour d'elle ?
Partant de la grande énigme initiale - Jacques Récamier, qu'on lui fit épouser à quinze ans, était-il son père et pourquoi lui imposa-t-on un mariage blanc ? -, Catherine Decours, loin de l'image lisse et hagiographique trop souvent donnée, trace le portrait nuancé d'un personnage complexe qui souffrit et fit souffrir.