En 1990, Sepúlveda revient au Chili après la chute de la dictature, il emporte la photo d'un groupe de cinq enfants prise dans les années 70 dans une banlieue ouvrière. Avec l'auteur de la photo il entreprend de reconstituer ce groupe. Ils retrouvent ceux qui sont maintenant devenus des jeunes gens mais l'un d'eux a disparu. À partir de l'absence, Sepúlveda raconte vingt ans d'histoire. De Nushiño, le chasseur shuar, aux frères Arancibia, imprimeurs amis des jeunes poètes, en passant par la voix de Katia Olevskaïa, ou la fragilité des héros, vingt-cinq contes, chroniques toujours ironiques et tendres, parfois féroces, nous transportent de l'Amérique latine à l'Europe, ici et ailleurs, dans des situations différentes, des milieux différents, mais les mots de l'auteur nous ramènent toujours sur le même territoire littéraire, celui des vaincus qui refusent d'accepter la défaite. Un territoire que tous les lecteurs de Luis Sepúlveda connaissent et où ils retrouveront quelques-uns des meilleurs moments de son œuvre littéraire et de son inimitable force narrative, de son talent pour transformer observations et anecdotes en histoires fascinantes. Un recueil qui se place dans la continuité des Roses d'Atacama.