" Capable de renouveler son imaginaire à chaque roman, François Vallejo nous offre, avec Le Voyage des grands hommes, une œuvre brillante et ludique, qui nous rend plus heureux et plus intelligents. " Télérama
Rousseau, Diderot et Grimm ont-ils fait ensemble le Voyage d'Italie ?
Seul Lambert, valet d'exception, pourra vous en convaincre :
" Ma mère m'a donné la vie sans prévenir sur une grande table d'office, à l'heure du souper, entre potage à l'oseille et entremets, la cuisinière, à ce qu'on m'a dit, coupant ce qui me rattachait à ma mère de son couteau le mieux affilé, comme de la panse de mouton. J'ai manqué être bouilli par une servante habituée à plumer la volaille, n'ayant pas trouvé de meilleure idée que de me tremper dans une eau tout juste sortie du feu pour m'ôter la saloperie visqueuse dont elle me voyait enduit. Lavé d'un jaune d'œuf fraîchement pondu, gratté comme une jeune carotte, rincé, séché, serré dans des langes et couché sur un lit de poireaux, j'ai attendu sans pleurer, à ce qu'on m'a dit longtemps après, dans un panier, la fin d'un grand souper, au milieu des allées et des venues de tous les gens de cuisine, tandis que ma mère recouverte d'un grand drap se désespérait de manquer à son service. "
Ce livre a reçu le Prix Pierre Mac Orlan 2005, le Prix de l'Académie du Maine et le Prix du Roman du Var.