Dernier opus de la saga familiale commencée avec Les Champs d'honneur, ce texte se présente comme un dialogue avec la mère, disparue sans avoir pu lire les pages qui allaient enfin la concerner. Le père, le grand-père, la grand-mère avaient tous trouvé une place dans le panthéon du petit Jean, qui les célébrait chacun leur tour. Mais la mère, elle, était restée un peu exclue des oeuvres, en retrait du grand Joseph d'abord, puis des autres morts. Le bon fils avait donc voulu lui rendre sa place, en chargeant l'écrivain de lui donner, enfin, la vedette : son prochain livre serait le livre de la mère. Mais ironie du sort, elle se déroba à cet hommage en mourant à son tour, comme si Rouaud ne pouvait évoquer que ses morts, et jamais ses vivants. Alors, il décida de la faire parler coûte que coûte, en imaginant les mots qu'ils ne s'étaient pas dits, et qu'il aurait voulu avoir le temps, le courage, et surtout la tendresse de partager avec elle. Le résultat est étonnant de force et d'évidence.