Jack Marshall est adjoint au shérif d'une petite ville du Sud profond, à qui il sert d'exécuteur des basses œuvres. Il n'a guère d'états d'âme, reste avec sa femme alors qu'il ne l'aime plus et s'enlise dans l'insatisfaction. Après une énième chamaillerie sordide avec Louise sur des questions d'argent, il part se calmer dans le marais, désert de calme et de silence où il peut pêcher tranquille. A cause d'un accident, il est obligé de délaisser un instant sa solitude et de partir chercher de l'aide dans un campement qu'il avait justement repéré. Mais au lieu de tomber sur un autre pêcheur, il rencontre Doris, jeune femme étrange et séduisante qui très vite commence à l'obséder. Elle « appartient » à un fugitif réfugié dans ces marais labyrinthiques. Cette rencontre électrique chamboule son existence. Décidé à se débarrasser de tout ce qui contrarie sa passion pour Doris, Jack concocte un plan pour enlever sa belle.
Coup du sort, insatisfaction, femme fatale, dilemme cornélien aux conséquences radicales, autant de thèmes chers au roman noir classique, superbement servis par l'un des principaux maîtres américains du hard boiled hérité de Dashiell Hammett et de Raymond Chandler. Très populaires dans les années 50 et 60, Charles Williams fut à l'époque comparé par la critique établie aux plus grands noms du genre, notamment James Cain ou William Irish. Son œuvre a été abondamment adaptée au cinéma (Peaux de Banane, de Max Ophuls en 1963, adapté de Nothing in Her Way ; ou Vivement dimanche ! de François Truffaut en 1983, adapté de The Long Saturday Night / Finally, Sunday).
En 1964, La Fille des marais avait été publié sous le titre Bye-bye bayou dans une traduction tronquée.