Serena a quinze ans lorsque ses parents l'obligent à épouser Kaeso Domitius Decius, un Pompéien certes riche, mais réputé pour sa cruauté.
La rumeur raconte que c'est d'ailleurs son comportement brutal qui a eu raison de sa première femme. Serena accepte son sort mais lorsque
Kaeso lui annonce que si l'enfant qu'elle attend se révèle être une fille, il l'exposera, Serena se rebelle et tente de changer le cours du destin.
La rencontre de la jeune fille avec Poppæa Sabina, future épouse de l'empereur Néron, scellera à jamais le destin de la famille de Serena et de
ses descendants.
Alors que Rome l'Eternelle n'est plus que cendres et larmes, les premiers Chrétiens et leur famille sont arrêtés. L'impératrice saura-t-elle se
rappeler sa promesse ?
Mais déjà se profilent des ombres sur Pompéi et des tremblements de terre annoncent la fin irrémédiable de la cité, jadis bénie des dieux.
Lorsqu'Amandine Marshall m'a demandé d'écrire un avis au lecteur pour son nouvel ouvrage, j'ai accepté d'autant plus volontiers que la lecture
d'Une vie à trois visages avait emporté mon adhésion.
Le roman historique est un genre difficile qui, je le reconnais, suscite chez moi appréhension et méfiance. Sentiments ici rapidement balayés à la
lecture de ce livre convaincant. Les lieux de l'intrigue sont soigneusement décrits et on s'y promène avec plaisir. Les rapports sociaux
apparaissent dans leur complexité, entre esclaves, affranchis et citoyens. C'est dans ce décor reconstitué avec le souci de précision historique
de bonne facture que se déroule une intrigue qui gravite autour de personnages campés avec vigueur. Mais il est temps de laisser au lecteur le
soin de découvrir les acteurs de cette histoire qui les convaincra que la place des femmes dans la société romaine au Ier siècle de notre ère n'
était pas aussi secondaire que certains pourraient le croire.
Pierre Jaillette, Maître de Conférences en Histoire Romaine à Lille