« Comment peut-on être ambassadeur de France et poète ? », s'indignaient les surréalistes, en apostrophant Paul Claudel. C'était en 1925. Que
reste-t-il de cette alliance à l'heure du numérique, qui renouvelle l'écriture classique du diplomate ?
Dédié à la conjugaison des deux activités, cet ouvrage met en lumière l'ancienneté, le renouvellement et la diversité des pratiques de l'écrivain
entré en diplomatie et du diplomate entré en littérature.
Interrogeant les identités multiples d'hommes destinés à intervenir dans et sur le monde, analysant les conditions matérielles de l'exercice de
leur métier, ainsi que leurs modes d'expression privilégiés, il examine aussi la validité d'un « modèle » français qui serait né avec
Chateaubriand. Il s'interroge enfin sur l'invention d'une tradition, formalisée dans l'entre-deux-guerres, mais qui ne trouve sa consécration
véritable qu'après 1945, à travers la fortune de l'expression unificatrice et duale d'« écrivain diplomate ». Actes d'un colloque international qui
s'est tenu à La Courneuve et à Paris, en mai 2011, augmentés d'articles originaux, ce livre, au confluent de l'histoire littéraire, de l'histoire
sociale et de l'histoire des relations internationales rassemble vingt-quatre contributions d'universitaires et de diplomates français et étrangers,
ainsi que des échanges entre historiens et diplomates en activité. L'ouvrage est préfacé par Maurizio Serra, délégué permanent de l'Italie auprès
de l'Unesco et écrivain.