Bien avant l'émergence de l'idée démocratique, les grandes assemblées de l'Europe médiévale sont le laboratoire de techniques de
représentation qui donnent voix au peuple. Ces assemblées territoriales, qu'elles se nomment parlements, états généraux, cortes ou diètes,
sont au fondement d'une représentation politique de type parlementaire, constitutive de l'État moderne et ancêtre des régimes démocratiques
contemporains. Fondée sur l'exigence d'un consentement du peuple au prélèvement fiscal ou à la réformation du droit, cette représentation
institue, dans chaque royaume ou principauté, des instances médiatrices entre des sociétés politiques en pleine émergence et des princes dont
la souveraineté n'a encore rien d'absolu. Le présent ouvrage s'intéresse à la fois aux idées des théologiens, des philosophes et des juristes,
ainsi qu'aux pratiques cérémonielles de la convocation et de la célébration de ces assemblées, mettant en lumière la façon dont naissent les
peuples à travers leur représentation.