De retour d'un week-end chez son père, Fabien Delorme, jusque-là monsieur Tout-le-Monde, apprend que sa femme est morte dans un accident
de voiture. Le veuf esseulé se découvre du même coup mari trompé : sa chère Sylvie était sur le siège passager aux côtés de son amant, le
temps d'une escapade romantique en Bourgogne. Sonné, Fabien échafaude sa vengeance. à titre posthume : il se met à la recherche de la
veuve du défunt, résolu à séduire la femme de l'homme qui a séduit la sienne. Mais c'est sans compter une série de réactions en chaîne
totalement incontrôlables, dans lesquelles les victimes ne sont pas toujours celles qu'on croit.
Dans la Place du mort, Pascal Garnier, en génial ethnologue de la dégringolade à la française, nous offre une fois encore l'émouvant portrait de
ces héros ordinaires qu'il affectionne tant, de ces vies minuscules qu'il amplifie avec une tendresse et un humour inégalés.
Figure marquante de la littérature française contemporaine, Pascal Garnier avait élu domicile dans un petit village en Ardèche pour se consacrer
à l'écriture et à la peinture. Il nous a quittés en mars 2010. Peintre d'atmosphère alliant la poésie d'Hardellet à la technique de Simenon, styliste
du détail juste, il excelle dans la mise en scène des vies simples, celles du voisinage, des souvenirs d'enfant, des je me souviens qui tissent nos
mémoires. Mais chez Pascal Garnier, ce beau calme des banlieues de l'âme et de l'époque prépare toujours d'effroyables orages, avec
froissement de tôles et morts en série.