T'oung Pao. Brill (Leiden)
Une série de dix articles publiés de 1909 à 1922. 501 pages.
Tandis que chez les Grecs, l'astronome est un philosophe, un ami de la vérité, une individualité scientifique sans mandat officiel,... en Chine au contraire l'astronomie est intimement liée au souverain pontificat du Fils du Ciel. Elle est une fonction de l'État ; elle est l'expression de l'ordre social et religieux.
La religion physico-astronomique dont la terminologie est basée sur la notation sidérale et sur les divisions célestes de la période créatrice des 27e et 24e siècles, a traversé toute l'histoire chinoise. Grâce à l'homogénéité et à la continuité de la civilisation de ce grand peuple, nous pouvons reconstituer, dans ses moindres détails et dans ses réformes progressives, cette science antique dont l'intérêt dépasse le cadre de l'histoire proprement chinoise puisqu'elle constitue les plus anciens titres de l'histoire intellectuelle du genre humain.
Par suite de la pauvreté des annales primitives, les documents astronomiques sont la source la plus importante des informations que nous possédons sur l'origine de cette civilisation dont les croyances furent, avant tout, cosmologiques. La reconstitution de l'astronomie antique ne fournit pas seulement des indices chronologiques : elle nous révèle tout un système philosophique, religieux, social, qui suppose un état intellectuel remarquablement développé.